FJK 125

Tura Cosmè (et Atelier?) (ca. 1429/30-1495)

Pietà

ca. 1472
368 x 261 mm

Technique
Plume et encre brun foncé, rehauts de blanc sur papier préparé rose, contrecollé sur papier.
Le dessin du Christ fut retravaillé au pinceau et certains contours et détails redessinés.

Provenance

Vente, Hôtel Drouot, Paris, Me F. Lair-Dubreuil et Ed. Girard, (M. Loys Delteil, expert), Estampes & Dessins, anciens & modernes, mercredi 26 avril 1922, cat. 162 reproduit (Tura dit Cosmé ?)
Collection A. Stroelin, Lausanne (1931)
Collection Mr. and Mrs. F. A. Drey, Londres
Paul Drey Gallery, New York
Collection Jan Krugier, Monaco (acquis du précédent le 23 mai 1983), JK 3723
Fondation Jan Krugier

Bibliographie

HÄRTZSCH O., Katalog der echten und fälschlich zugeschriebenen Werke des Cosimo Tura, (Dissertation partiellement publiée), Hamburg, 1931, pp. 41f (incorrectement attribué : "genaue, aber leere Nachzeichnung noch des 15. Jhdts");

GOMBOSI G, Tura, Thieme-Becker, 1933, Vol. 33, p. 482 (Tura, étude pour la Pietà de Venise);

MARIACHER Giovanni, Il Museo Correr di Venezia : Dipinti dal XIV al XVI secolo, Neri Pozza Editore, Venise, 1957, p. 222 (copie "certamente più tardo");

RUHMER Eberhard, Tura, Paintings and Drawings, complete edition, Phaidon Press Ltd., London, 1958, p. 58, no 95, pp. 175-176, no 47-8, pl. IX ("Fragment of a drawing, reworked by a later hand");

MOLAJOLI Rosemarie, L'Opera completa di Cosimo Tura, Rizzoli Editore, Milano, 1974, no 61, p. 91 (Tura).

Expositions

Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin - Preussischer Kulturbesitz, Berlin, Linie, Licht und Schatten. Meisterzeichnungen und Skulpturen der Sammlung Jan und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 29.05-01.08.1999, cat. 5, p. 22; reproduction couleur p. 23;

Peggy Guggenheim Collection, Solomon R. Guggenheim Foundation, Venise, The Timeless Eye. Master Drawings from the Jan and Marie-Anne Krugier-Poniatowski Collection, 03.09-12.12.1999, cat. 6 , p. 24; reproduction couleur p. 25;

Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid, Miradas sin Tiempo. Dibujos, Pinturas y Esculturas de la Coleccion Jan y Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 02.02-14.05.2000, cat. 4, p. 36; reproduction couleur p. 37;

Musée Jacquemart-André, Paris, La Passion du dessin. Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 19 mars-30 juin 2002, cat. 5, p. 32; reproduction couleur p. 33.

Notes

Les parties originales correspondent stylistiquement aux trois dessins qui sont fermement donnés à Tura (Kupferstichkabinett de Berlin, les Offices à Florence à Florence et le musée Boymans van Beuningen à Rotterdam) même si les ombres sont moins régulières dans les parties les mieux préservées et les zones de lumière et d'ombre moins accentuées. D'un autre côté, les grands yeux et les drapés plats sont traités avec un grand sens plastique et prennent parfaitement vie. De même les importants rehauts de blanc sont tout à fait caractéristiques. La netteté des contours et l'atmosphère presque cristalline de la feuille sont plus proches du dessin de Berlin (cf. Shulze-Altcappenberg, 1995, pp. 84-85, ill.).

Les zones très passées, qui témoignent des rajouts et des nombreuses retouches, rappellent celles du dessin d'Hercule conservé à Rotterdam (Ruhmer, 1958, pl. 70) sous réserve qu'il ne doive pas sa clarté à des restaurations ultérieures (cf. la contribution d'A. Bacchi au catalogue de Milan, 1991, n°35, ill.).

La relation établie entre cette feuille et les tableaux existants confirme une attribution à l'atelier de Tura. A première vue, il se situe entre l'extraordinaire Pietà autographe conservée au musée Correr et sa seconde version, plus faible, conservée à l'Art Institute de Chicago (collection Ryerson; Ruhmer 1958, pl. VIII). Ce point de vue est néanmoins difficile à préciser en raison de l'état de conservation de la version vénitienne.

La restauration qui suivit la publication de la monographie de Ruhmer (pl. 47, daté de 1472, alors qu'il est daté vingt ans plus tôt par d'autres) révèle que le sommet du Golgotha était auparavant surmonté d'une autre structure rocheuse. La preuve à propos du bout du manteau de Marie est plus difficile à établir. Néanmoins, des traces restantes suggèrent qu'il devait avoir la forme d'un plat. Cet effet devait apparaître moins étrange que sur la version de Chicago.

De fait le dessin semble plus proche de la version du musée Correr. L'auteur de ces rajouts ne connaissait pas l'existence des tableaux de Venise et de Chicago. Son drapé mou sur la droite et l'angle tout aussi bien que la physionomie de la tête du Christ n'ont aucun rapport avec ceux des versions peintes.

Matthias Weniger, La Passion du Dessin, Musée Jacquemart-André, Paris 2002, p. 32

Demande d'information/de prêt

La Fondation Jan Krugier se consacre au rayonnement de la collection de dessins en prêtant régulièrement des œuvres pour des expositions. Les demandes de prêt devront comporter une présentation complète du projet.