FJK 092

Piero Di Cosimo (1462-1521)

Etude pour la Madone et un berger (recto)
Ange agenouillé écrivant sur le sol et deux bergers (verso)

ca. 1510-1515, selon William Griswold
92 x 89 mm

Technique
Plume et encre brune sur papier

Estampille de la Collection Marquis C. de Valori en bas, à gauche (Lugt 2500)
Estampille de la Collection E. Wauters en haut, à gauche (Lugt 911)
Inscription à l'encre brune en haut, à gauche "gg" (verso)
Estampille non identifiée sur le passe-partout (recto/verso)

Provenance

Collection Marquis Charles de Valori, Paris, (1820-1883)
Collection Emile Wauters, Paris, (1846-1933)
Sa vente, Frederik Muller & Cie, Amsterdam, 15-16 juin 1926, lot 45
Collection Dr. Tobias Christ, Bâle
Sa vente, Sotheby's, Londres, 9 avril 1981, lot 4
Collection Schneider, Bâle
Vente, Sotheby's, New York, Arts of the Renaissance, 25 janvier 2001, lot 58
Collection Jan Krugier, Monaco, JK 5876
Fondation Jan Krugier

Bibliographie

LEES F., The Art of the Great Masters..., Londres 1913, fig. 2 (recto), fig. 12 (verso);

BERENSON Bernard, The Drawings of the Florentine Painters (amplified edition), The Universityof Chicago Press, Chicago, 1938, Vol. II (Catalogue), p. 259, no 1859F (non reproduit);

BERENSION Bernard, I disegni dei Pittori Fiorentini, Electa Editrice, Milan, 1961, Vol. II, p. 428, no 1848A;

GRISWOLD William M., The Drawings of Piero di Cosimo, The Courtauld Institute of Art, Londres, 1988, Vol. I, no 25, Vol. II, fig. 69-70 (Thèse non publiée).

Expositions

Musée Jacquemart-André, Paris, La Passion du dessin. Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 19.03-30.06.2002, cat. 11, p. 44; reproduction couleur p. 45;

Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung, Munich, Das Ewige Auge - Von Rembrandt bis Picasso. Meisterwerke aus der Sammlung Jan Krugier und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 20.07 - 07.10.2007, cat. 18, p. 52; reproduction couleur p. 53.

Notes

Les dessins florentins du Quattrocento sont rares, c'est dire toute la valeur de celui de la collection Krugier-Poniatowski [Fondation Jan Krugier], ici exposé et attribué à l'un des plus fascinants et des plus mystérieux artistes de la Renaissance, dont l'œuvre graphique est par ailleurs assez restreint. Ce dessin, connu des spécialistes depuis longtemps et unanimement accepté comme relevant de l'œuvre de Piero di Cosimo, n'a cependant pu être mis en rapport avec un tableau connu. Le recto, représentant La Vierge agenouillée et une autre figure à peine esquissée, prépare bien évidemment une Adoration de l'Enfant, sans doute proche de celle de la National Gallery de Washington, que l'on date vers 1505-1507.

Comme l'ont justement remarqué les commentateurs, de ce dessin, de Berenson jusqu'à Griswold, l'artiste y montre sa connaissance de l'œuvre de Filippino Lippi et de Léonard de Vinci, ses contemporains. Le style graphique évoque fortement Filippino tandis que la composition dérive d'une invention de Léonard de Vinci, aujourd'hui perdue, mais attestée par des dessins préparatoires (au Metropolitan museum de New York et au musée Bonnat de Bayonne) et par des copies peintes (musée des Offices de Florence) que l'on date généralement de 1505-1506 lorsque Léonard est de retour à Florence pour exécuter La Bataille d'Anghiari au Palazzo Vecchio. Cette composition, variation sur le thème de La Vierge d'humilité, et sur la forme de La Vierge aux rochers, eut une énorme influence, diffuse et secrète, sur les jeunes artistes du début du XVIe siècle, tels Andrea del Sarto et Raphaël mais aussi sur un maître confirmé comme Piero di Cosimo. C'est donc à une date proche de 1505 que nous proposons de situer cette Vierge agenouillée.

Le verso, représentant un ange agenouillé écrivant par terre est plus problématique : lui, non plus, ne se rapporte à aucune œuvre peinte connue et son sujet laisse perplexe ; on trouve dans plusieurs tondi de Piero di Cosimo des anges dans des "postures" inhabituelles lisant la tête baissée, bavardant entre eux, tournant le dos au spectateur, déroulant un phylactère, mais aucun n'écrit par terre. Le style nous semble également différent, plus appliqué, d'un trait plus épais. Faut-il mettre cette différence d'écriture sur le compte d'une datation plus tardive entre le recto (vers 1505) et le verso (vers 1515), cette dernière proposée par William Groswold, ou sur le compte d'un artiste différent?

Jean-Christophe Baudeguin, La Passion du Dessin, Musée Jacquemart-André, Paris 2002, p. 44

Demande d'information/de prêt

La Fondation Jan Krugier se consacre au rayonnement de la collection de dessins en prêtant régulièrement des œuvres pour des expositions. Les demandes de prêt devront comporter une présentation complète du projet.